Souvent de très loin venus, ils sont nombreux à faire le détour pour lui tirer le portrait ; fierté des Castelneuviens, elle demeura leur inspiratrice durant les jours sombres ; érigée en 1924, son inauguration fut boudée par le Préfet de l’époque : trop engagée, trop républicaine !....

*On lui connaît plusieurs sœurs de par la planète, surtout en Asie, et certaines paraissent des naines posées là pour l’adoration.
En France, elles sont une vingtaine mais seules deux d’entre elles ont consacré leur symbolique à un monument aux morts : Cambrin et Châteauneuf-la-Forêt.

Celle de Châteauneuf est très réputée pour l’élégance de ses drapés exécutés en fonte de fer artistique.

Avec ses 2,90 mètres, perchée sur un piédestal en granit limousin de Compeix d’équivalente taille, d’une main elle élève donc haut le flambeau qui éclaire les tables de la Loi qu’elle tient de l’autre.

Elle a été réalisée par les Fonderies du Val d’Osne sur commande communale du 31 juillet 1924. Les plans ont été dessinés par l’architecte Sautour, le socle est l’œuvre du sculpteur Honorat, tous les deux de Limoges ; son coût de 35 000 francs a été financé par une souscription publique de 3700 F et par un crédit de 31 300 F voté par le conseil municipal.

Elle figure parmi les plus grandes répliques de la « Liberté éclairant le monde » du sculpteur Bartholdi offerte par le peuple français au peuple américain pour le centenaire de l’Indépendance américaine.

Les gouvernants respectifs d’alors refusèrent leur participation financière jugeant le sculpteur trop libéral au sens de l’époque ; « libéral » n’ayant pas du tout le sens idéologique d’aujourd’hui, l’œuvre fût donc réalisée grâce à des collectes publiques organisées des deux côtés de l’océan.

Bartholdi nourrissait sa vision du monde en plongeant les racines de sa connaissance et de ses convictions dans la Déclaration des droits de l’Homme de 1789 et dans le siècle des Lumières ; républicain convaincu, franc-maçon, Bartholdi s’opposait à Napoléon III.

La Liberté et la Lumière : symbolique républicaine, symbolique maçonnique au service de la Paix.

Plus tard, en 1917, lors de l’entrée en guerre des Américains, « La Liberté éclairant le monde » fut l’objet d’une grande vénération.
La « Liberté » de Châteauneuf-la-Forêt, n’hésite pas à faire apparaître deux dates sur les tables de la Liberté : 14juillet 1789, 14 juillet 1924, la première renvoyant explicitement aux valeurs républicaines, la seconde sans doute à la date souhaitée de réalisation du monument ; la répétition du 14 juillet exprimant avec force l’attachement du maire à cette date symbolique.

La façade invite les passants à se souvenir « des enfants de la commune mort pour la Liberté du monde », formule dédicatoire sans doute bien trop engagée pour le représentant officiel des pouvoirs publics de l’époque qui a jugé bon de ne pas assister à l’inauguration.

Sur les deux faces latérales du socle sont inscrits les 87 noms des disparus dans « la boucherie mondiale de la grande guerre », selon les mots du maire.

Fait rarissime sur un monument aux morts, la face postérieure est réservée entièrement au maire et Conseiller Général Amédée Tarrade, à son adjoint, aux conseillers municipaux, et accessoirement à l’architecte, au sculpteur et à l’entrepreneur !

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